Guggi. « Time »

17.06.2021 – 30.07.2021

Après le chemin que nous vous proposions d’emprunter, le mois dernier, sur les traces de Penck, c’est à l’artiste Guggi que nous consacrons notre nouvelle exposition, Time, du 18 juin au 30 juillet 2021… les visiteurs de Château La Coste au Puy-Sainte-Réparade près d’Aix-en-Provence connaissent de lui ce bol noir et mat, monumental, dont seuls les oiseaux ou quelques géants égarés peuvent découvrir le creux qui nous semble, lorsque la lumière du midi est la plus franche, réfléchir quelques lueurs dorées.
Il n’est plus question de chemin pour cette œuvre qui force paisiblement à la méditation.

À la Galerie 75 Faubourg, Doriano Navarra vous invite à découvrir les travaux récents de l’artiste, et l’on ne saurait mieux les décrire que ne l’a fait Kelly Grovier dans le texte écrit pour notre catalogue : « compression lyrique d’objets trouvés, de peintures et de photographies, Time, comme le temps, suppose la lente patine de soi, couche après couche après couche. Le résultat est à la fois mis en scène mais brut, artificiel mais pur, fragmentaire mais pourtant achevé. »

Ainsi sont composées ces représentations d’installations où s’organisent sobrement vases, bouteilles et ustensiles de fer, de terre ou de verre. C’est un peu de la Méditerranée, un peu de la Grèce antique à l’Italie de Morandi qui, immobiles comme les pierres, semblent pourtant bien vivantes sous nos yeux enfin tranquilles.

Et c’est pourtant bien Guggi — de son vrai nom Derek Rowen, 62 ans aujourd’hui, irlandais, co-fondateur avec Gavin Friday du groupe post punk Virgin Prunes, ami d’enfance de Bono… — qui accomplit ce miracle dans son atelier de Dublin.

Au fond, cela n’a que peu d’importance, tant il est vrai que composer, trier, classer, aligner, assembler, coordonner, sont les gestes essentiels qui un jour deviennent les traces offertes à la contemplation de nos arts de vivre. Certains parleraient de nature morte, cela non plus n’a que peu d’importance, c’est bien de vie qu’il s’agit !

Peu d’importance mais suffisamment tout de même pour que les galeries Tony Shafrazi et bien sûr Yoshii à New York, Osborne Samuel à Londres ou encore Solomon et surtout Kerlin à Dublin, entre autres, aient tenu à l’exposer régulièrement depuis 1984.

Alors ce n’est pas « à passer voir l’exposition » que nous vous invitons, mais bien à vous arrêter devant l’œuvre de Guggi.

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