« Sur les Traces de Penck »

Voilà le chemin que nous vous proposons d’emprunter avec nous, quatre ans après la disparition le 2 mai 2017 à Zürich de l’artiste allemand, né à Dresde le 5 octobre 1939.

Rappelons que né Ralf Winkler, l’artiste s’était à partir de 1969 inventé de nombreux pseudonymes (Mike Hammer, T.M.,Y, Ypsilon…), et notamment celui de A.R. Penck, en hommage au géologue du XIXème siècle spécialiste de l’ère glaciaire. Mais rappelons surtout que ces changements d’identité lui permettaient d’éviter la confiscation de ses œuvres par les autorités d’Allemagne de l’Est et ainsi de pouvoir les exposer à l’Ouest ! Cette histoire, qui nous semble si loin et si proche, c’est la nôtre.

Nous n’évoquerons pas ici l’influence majeure que cet artiste a eu sur l’histoire de l’art de la seconde moitié du XXème et bien au-delà des frontières de l’Europe balbutiante. Mais tout de même nous ne prenons pas trop de risques en écrivant qu’à la fois primitif et pop, tribal et global, l’œuvre de Penck emprunte à la figuration pariétale le symbole d’une silhouette humaine à jamais contemporaine.

Dans le catalogue de l’exposition, Henri-François Debailleux l’exprime mieux que nous et souligne l’implacable cohérence qui sous-tend toute l’œuvre de l’artiste au travers de tous les mediums qu’il affectionnait. C’est cette variété (peintures, dessins, céramiques, bronze, sérigraphies sur papier) et cette unité déterminée, qui ont guidé Vincent Fraikin dans la sélection des œuvres qu’il nous a proposé de vous présenter.

En ces temps incertains pour l’offre culturelle aux publics, nous partageons avec lui la conviction que l’un des rôles essentiels du galeriste est aussi d’ouvrir ce genre de chemin sur les traces de…

Doriano Navarra – Galerie 75 Faubourg